Ce projet intitulé Objets narratifs ou Bandes dessinées transformées en objets d'art se construit sur les nouvelles graphiques que j'ai publié dans la revue Qantara au cours des années 2017 et 2018.
Des sujets éphémères sous forme antiques ou entre l'actuel et l'historique
Mes histoires réagissent à des questions sociales et politiques d'actualité tout en faisant référence à des formes et des histoires anciennes, telles que les récits fondateurs, la Bible ou le Coran, les contes anciens comme les Milles et une nuits ou encore des formes artistiques médiévales comme les panneaux et les vitraux représentant la vie des saints, etc.
En présentant une de mes nouvelles graphiques sous forme de triptyque qui rappellent l'art religieux médiéval, une autre sur paravent, utilisé dans l'art japonais, ou encore sous forme de rideau se composant de petites disques suspendues, je tente de créer un lien entre une forme artistique reproductible ayant surgi à l'époque moderne : la bande dessinée et des objets d'art pensées comme formes anciennes et canoniques : des objets uniques, pourvues d'une aura.
Des sujets éphémères sous forme antiques ou entre l'actuel et l'historique
Mes histoires réagissent à des questions sociales et politiques d'actualité tout en faisant référence à des formes et des histoires anciennes, telles que les récits fondateurs, la Bible ou le Coran, les contes anciens comme les Milles et une nuits ou encore des formes artistiques médiévales comme les panneaux et les vitraux représentant la vie des saints, etc.
En présentant une de mes nouvelles graphiques sous forme de triptyque qui rappellent l'art religieux médiéval, une autre sur paravent, utilisé dans l'art japonais, ou encore sous forme de rideau se composant de petites disques suspendues, je tente de créer un lien entre une forme artistique reproductible ayant surgi à l'époque moderne : la bande dessinée et des objets d'art pensées comme formes anciennes et canoniques : des objets uniques, pourvues d'une aura.
Les objets sont l'aboutissement d'une réflexion sur le lien entre la pensée narrative et la pensée plastique. En veillant à garder la « lisibilité » des histoires que j'ai écrites et dessinées, je présente les histoires sous forme d'objets. La narration si intimement liée à la temporalité se déploie ainsi non pas dans le temps mais dans l'espace. De ce fait, une interdépendance se met en place entre la forme de l'objet et le narratif.
L'apparente contradiction entre le sujet au caractère contemporain des histoires et l'ancienneté de la forme sous laquelle elles sont présentées, est le résultat d'une réflexion picturale sur la manière dont les événements et les attitudes qui déterminent notre présent se transforment en Histoire.
Dans l'usage des matériaux et dans les techniques que j'applique je tente également de préserver cette dualité de l'ancienneté et de la modernité. J’utilise comme support pour mes bandes dessinées le bois, matière noble qui crée le lien entre le passé et le présent. Le bois est peint et ciré avec de l'or, tout comme les panneau dans l'art religieux médiéval. Les images, cependant, sont recouvertes de plastique (résine), une matière considérée comme peu noble et qui fait référence à notre propre époque.
Les images sont à l’origine de petits dessins sur lesquels le coloriage est appliqué à la manière médiévale, c'est-a-dire en suivant les contours. Pour la peinture, j'ai utilisé de l'encre, de l'aquarelle et de la gouache, ensuite manipulées par l'ordinateur, avant d’être posées sur le bois.
L'apparente contradiction entre le sujet au caractère contemporain des histoires et l'ancienneté de la forme sous laquelle elles sont présentées, est le résultat d'une réflexion picturale sur la manière dont les événements et les attitudes qui déterminent notre présent se transforment en Histoire.
Dans l'usage des matériaux et dans les techniques que j'applique je tente également de préserver cette dualité de l'ancienneté et de la modernité. J’utilise comme support pour mes bandes dessinées le bois, matière noble qui crée le lien entre le passé et le présent. Le bois est peint et ciré avec de l'or, tout comme les panneau dans l'art religieux médiéval. Les images, cependant, sont recouvertes de plastique (résine), une matière considérée comme peu noble et qui fait référence à notre propre époque.
Les images sont à l’origine de petits dessins sur lesquels le coloriage est appliqué à la manière médiévale, c'est-a-dire en suivant les contours. Pour la peinture, j'ai utilisé de l'encre, de l'aquarelle et de la gouache, ensuite manipulées par l'ordinateur, avant d’être posées sur le bois.
Entre la pensée narrative et la pensée plastique
L'étude de la peinture du livre arabe m'a poussée à réfléchir sur le statut de l'image en tant qu'unité visuelle. Dans les manuscrits, tout comme sur les vitraux ou les panneaux en bois présentant la vie des saints, les images entretiennent des liens à la fois narratifs et visuels tout en constituant de petites unités. C'est ce concept d'un ensemble d'images que j'ai tenté de reproduire en arrangeant mes « cases » de façon que, au delà du lien narratif, elles constituent un ensemble visuel pour former un objet.
L'étude de la peinture du livre arabe m'a poussée à réfléchir sur le statut de l'image en tant qu'unité visuelle. Dans les manuscrits, tout comme sur les vitraux ou les panneaux en bois présentant la vie des saints, les images entretiennent des liens à la fois narratifs et visuels tout en constituant de petites unités. C'est ce concept d'un ensemble d'images que j'ai tenté de reproduire en arrangeant mes « cases » de façon que, au delà du lien narratif, elles constituent un ensemble visuel pour former un objet.
Les moines syriens
Sur le triptyque fermé, à gauche, on voit le monastère des moines syriens au temps de la paix, situé en haut d'une montagne solitaire. Cette image a été inspiré par un séjour chez les moines de Dayr Marmoussa, près de Damas où j'ai eu la chance de passer quelques temps et partager un repas avec eux. J'ai visité leurs chambres, leurs bibliothèque ainsi que leur petite chapelle décorée avec des fresques datant du XIIIe siècle.
Sur la couverture du triptyque, un des moines guette par la fenêtre les alentours. Il ne voit qu'un petit oiseau : messager fragile de la paix. A gauche, on retrouve le même arrangement : un des moines guettant par la fenêtre, voit l'arrivée un combattant armé de Daech. En dessous, arrangé de manière symétrique, on retrouve le monastère qui figure aussi sur l'aile de gauche mais, cette fois, en ruine, abandonné, entouré d'un ciel de bleu profond et menaçant.
Les quatre images sur le triptyque fermé invitent le spectateur à ouvrir l'objet pour découvrir l’histoire qui se cache derrière ces quatre images sur la couverture qui résument l'histoire tragique des moines chrétiens.
Sur la couverture du triptyque, un des moines guette par la fenêtre les alentours. Il ne voit qu'un petit oiseau : messager fragile de la paix. A gauche, on retrouve le même arrangement : un des moines guettant par la fenêtre, voit l'arrivée un combattant armé de Daech. En dessous, arrangé de manière symétrique, on retrouve le monastère qui figure aussi sur l'aile de gauche mais, cette fois, en ruine, abandonné, entouré d'un ciel de bleu profond et menaçant.
Les quatre images sur le triptyque fermé invitent le spectateur à ouvrir l'objet pour découvrir l’histoire qui se cache derrière ces quatre images sur la couverture qui résument l'histoire tragique des moines chrétiens.
Sur l'aile de gauche, on se rapproche du monastère pour voir de plus près la vie de cinq moines qui l'habitent. Chacun d'eux a sa propre petite cellule et partage ce lieu magique et plein de couleurs. Nous les suivons dans leur pratiques quotidiennes, en regardant leur différentes activités qui, comme des cérémonies rythmant leur vie. La plus importante est la prière qui entrecoupe chaque activité, elle figure ainsi en premier lieu, sur l'aile de gauche.
Sur le panneaux du milieu, j'ai représenté quelques unes de leurs autres occupations quotidiennes, telles que le repas partagé ou le recopiage de manuscrits. Le jeune moine imberbe est en train de recopier la Bible. Tel que nous lisons dans son manuscrit ouvert, il s'agit de la Genèse : « Au commencement, [Dieu] créa... » Sur la deuxième image, montrant la même scène montré de haut, il avance un peu plus dans l'écriture « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or, la terre était chaotique et vide.... ». Chacune des activités est montrés de deux façons différentes : de côté et de haut ou encore de loin et ensuite en gros plan. Tous comme les deux images du scribe, les images en pair font aussi allusion au temps qui passe. Sur les deux premières images montrant le repas des moines, d'abord, on voit le plus jeune entre eux servir la soupe, ensuite on voyons tous les cinq moines assis autour de la table en train de manger. La bande intérieure du panneau du milieu commence par une scène de jardinage. Un petit détail annonce le combat « contre le mal » : le plus vieux des moines s’apprête à écraser un ver de terre avec sa canne. C'est pour la première fois qu'un moine ouvre les yeux en signe d'alerte. L'image suivante représente le même détail en gros plan, la seconde suivante, quant le petit ver se fait écraser. Sur les deux dernières images du panneau de milieu, le mal annoncé arrive. Les moines, représentés jusqu'alors les yeux clos, regardent attentivement ce qui leur arrive.
Sur le panneaux du milieu, j'ai représenté quelques unes de leurs autres occupations quotidiennes, telles que le repas partagé ou le recopiage de manuscrits. Le jeune moine imberbe est en train de recopier la Bible. Tel que nous lisons dans son manuscrit ouvert, il s'agit de la Genèse : « Au commencement, [Dieu] créa... » Sur la deuxième image, montrant la même scène montré de haut, il avance un peu plus dans l'écriture « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or, la terre était chaotique et vide.... ». Chacune des activités est montrés de deux façons différentes : de côté et de haut ou encore de loin et ensuite en gros plan. Tous comme les deux images du scribe, les images en pair font aussi allusion au temps qui passe. Sur les deux premières images montrant le repas des moines, d'abord, on voit le plus jeune entre eux servir la soupe, ensuite on voyons tous les cinq moines assis autour de la table en train de manger. La bande intérieure du panneau du milieu commence par une scène de jardinage. Un petit détail annonce le combat « contre le mal » : le plus vieux des moines s’apprête à écraser un ver de terre avec sa canne. C'est pour la première fois qu'un moine ouvre les yeux en signe d'alerte. L'image suivante représente le même détail en gros plan, la seconde suivante, quant le petit ver se fait écraser. Sur les deux dernières images du panneau de milieu, le mal annoncé arrive. Les moines, représentés jusqu'alors les yeux clos, regardent attentivement ce qui leur arrive.
La langue arabe différencie deux types de regard : celui du regard physique (baṣar) de celui du regard qui se dirige vers l'intérieur (ru'ya). Par les yeux fermés, je souhaitais évoquer cette idée tant évoquée par les mystiques musulmans, d'une manière simplifiée et un peu caricaturale. Le fait qu'ils exercent leur activités avec les yeux clos suggère le calme qui accompagne toute leur vie et qui leur permet de se consacrer entièrement à la contemplation en réfléchissant sur le caractère divin de l’existence. Avec l'arrivée du danger, ils se réveillent. L'homme armé qu'on a vu sur l'aile droite du triptyque fermé, arrive tout près de leur fenêtre et les menace avec une mitraillette. Les lettres arabes sur son casque et sur la manche de son manteau, nous laissent deviner qu'il s'agit des slogans appropriés par les combattants de Daech, incitant à la guerre. Sur le dernier panneau, on revoit les mêmes lieux que l'on a visité auparavant : dans la salle à manger où l'ordre rythmique est remplacé par le chaos : les islamistes détruisent le lieu avec des coup de pieds. Les chaises tombent, les verres se cassent et le vin coule par terre. Sur l'image suivante, un combattant à l’allure menaçante est en train de déchirer le manuscrit de la Bible que le jeune moine a recopié avec soin. L'encre noir qui coule par terre ainsi que les empreintes des bottes sales du terroriste noircissent le beau carrelage de la pièce. Ils détruisent aussi le petit jardin bien entretenu, en piétinant sur les plantes et en plantant leur drapeau dans la racine d'une mandragore, que nous avons déjà vue à deux reprises : une fois par la fenêtre du scribe donnant sur le jardin, avec un petit oiseau se reposant sur ses grandes feuilles et une fois dans la scène du jardinage où trois moines sont en train de soigner cette plante précieuse, en l'arrosant, en nettoyant l'herbe autour par un râteau et en la protégeant des parasites comme le ver de terre. L'image de la mandragore est chargée d'un symbolique complexe. Entre autre, elle représente la vie, le renouveau mais aussi l’humanité et le savoir. En un mot, tout ce qui est détruit par les envahisseurs.
Sur la dernière image, le regard s'éloigne du monastère, et on n'en voit qu'un détail au coin, laissé en ruine par les guerriers. Les moines, affligés et dépourvus de leur auréole dorée quitte le lieu, suivi par le petit oiseau, également dépourvu de sa sainteté. On ne voit que quatre moines... Le plus vieux et le plus fragile d'entre eux, qui a été identifié dans les images par sa canne, celui qui a annoncé l'approche du danger n'est plus visible. C'est seulement sa canne qui évoque sa présence dans la main d'un guerrier dont on ne voit que le bras habillé par son uniforme grisâtre.
L’ensemble des images se compose de morceaux en mosaïques qui suivent un certain ordre. Les morceaux sont découpés suivant des lignes verticales. C'est seulement les quatre dernières images et les deux sur le côté droite de la couverture qui sont découpé d'une manière complètement aléatoire pour accentuer l'image du désordre. |
Entre l'humour et le sérieux
Au cours de mes recherches, je me suis souvent interrogée sur la question de l'humour visuel. Il existe une multitude de moyens picturaux qui rendent les genres visuels aptes à exprimer une multitude d’ambiguïtés et d'ambivalences qui sont propre à notre perception du monde. Par exemple, l'image est capable de rendre écho de manière immédiate à notre aptitude de percevoir en même temps le côté tragique et le côté comique d'une chose.
Ainsi, une histoire tragique par la simplicité des dessins rappelant des illustrations pour enfants, par les couleurs vives ou encore par l'application de techniques qui rappellent le jeu, comme le découpage, le jeu de puzzle ou le collage, peut se transformer en un objet évoquant la gaité.
Cette apparente contradiction est particulièrement présente dans les représentations figuratives médiévales islamiques ou chrétiennes qui font partie de mes sources d'inspiration principales et auxquelles je souhaite rendre hommage. Les conventions picturales qui garantissent une beauté canonisée à la représentation empêchent les peintres médiévaux de monter la véritable laideur, la répugnance ou la violence sanglante. Les artifices de la simplification, du rapetissement, de la stylisation et encore beaucoup d'autre qu'emploient les peintres médiévaux donnent l'impression qu'il représentent le monde d'un point de vue extérieur et lointain. De ce point de vue, le tragique n'est pas véritablement aussi tragique qu'il semble car tout ce qui paraît tragique se transforme en une anecdote dans une série infinie de petites histoires de l'humanité.
Au cours de mes recherches, je me suis souvent interrogée sur la question de l'humour visuel. Il existe une multitude de moyens picturaux qui rendent les genres visuels aptes à exprimer une multitude d’ambiguïtés et d'ambivalences qui sont propre à notre perception du monde. Par exemple, l'image est capable de rendre écho de manière immédiate à notre aptitude de percevoir en même temps le côté tragique et le côté comique d'une chose.
Ainsi, une histoire tragique par la simplicité des dessins rappelant des illustrations pour enfants, par les couleurs vives ou encore par l'application de techniques qui rappellent le jeu, comme le découpage, le jeu de puzzle ou le collage, peut se transformer en un objet évoquant la gaité.
Cette apparente contradiction est particulièrement présente dans les représentations figuratives médiévales islamiques ou chrétiennes qui font partie de mes sources d'inspiration principales et auxquelles je souhaite rendre hommage. Les conventions picturales qui garantissent une beauté canonisée à la représentation empêchent les peintres médiévaux de monter la véritable laideur, la répugnance ou la violence sanglante. Les artifices de la simplification, du rapetissement, de la stylisation et encore beaucoup d'autre qu'emploient les peintres médiévaux donnent l'impression qu'il représentent le monde d'un point de vue extérieur et lointain. De ce point de vue, le tragique n'est pas véritablement aussi tragique qu'il semble car tout ce qui paraît tragique se transforme en une anecdote dans une série infinie de petites histoires de l'humanité.
La tentation – une autre histoire d'Adam et Eve
Neuf images, presque séquentielle sont disposées sur un paravent en bois. Dans cet objet aussi, mon intention était de jouer avec la disposition des images de manière qu'elles constituent à la fois une unité visuelle et narrative. Pour suivre le fil de l'histoire, les images se lisent à l'horizontal de gauche à droite, mais elles sont disposées de manière que chaque aile du paravent puissent aussi se lire verticalement.
Neuf images, presque séquentielle sont disposées sur un paravent en bois. Dans cet objet aussi, mon intention était de jouer avec la disposition des images de manière qu'elles constituent à la fois une unité visuelle et narrative. Pour suivre le fil de l'histoire, les images se lisent à l'horizontal de gauche à droite, mais elles sont disposées de manière que chaque aile du paravent puissent aussi se lire verticalement.
Le serpent chuchote à l'oreille d'Eve en lui proposant de prendre une pomme au moment même où Adam arrive avec une fraise dans la main. La fraise délicieuse, étant aussi un fruit aphrodisiaque plait bien à Eve mais pas autant que la proposition du serpent de devenir sage. Adam disparaît laissant Eve seule avec le serpent. Enfin, elle tend la main vers la pomme mais avant qu'elle la prenne, Adam réapparaît. Cette fois, il a trouvé un coquillage avec une jolie perle blanche à l'intérieur. Eve le trouve ce symbole de la beauté jolie mais toujours pas assez pour laisser tomber la pomme. Elle s’apprête de mordre dedans, à la grande satisfaction du serpent mais Adam surgit encore, cette fois avec une pépite d'or. LA brillance de l'or éblouit Eve qui laisse tomber la pomme et choisit donc la soif de la richesse au lieu de la soif de la sagesse.
Si on souhaite lire l’histoire verticalement, sur l'aile de gauche, on peut suivre le dialogue entre Eve et le serpent, sur le panneaux du milieu, on voit les trois images d'Adam offrant à Eve les différentes sources de plaisir : celle de la chaire, la beauté caché et la richesse. Enfin, sur l'aile de droite, on voit la réaction d'Eve qui goûte aux trois plaisirs et en choisi, au malheur de l'humanité, la dernière. La seule chose à laquelle elle ne goûte pas est, hélas, la sagesse.
Les images sur les panneaux assemblés pour former le paravent sont collées en morceau, comme s'il s'agissait des détails d'une histoire perdue et oubliée qu'on doit reconstituer en rassemblant les morceaux cassés à la manière d'un archéologue.
L'or sur le paravent, contrairement aux triptyque avec les moines syriens, n'est pas un ornement mais il est appliqué plutôt comme s'il était de la saleté ou de la poussière dont il faut nettoyer l'objet pour découvrir l'histoire, en mettant le spectateur à la place d'un restaurateur qui doit dont se débarrasser de cette saleté d'or pour découvrir une histoire apocryphe.
.
Si on souhaite lire l’histoire verticalement, sur l'aile de gauche, on peut suivre le dialogue entre Eve et le serpent, sur le panneaux du milieu, on voit les trois images d'Adam offrant à Eve les différentes sources de plaisir : celle de la chaire, la beauté caché et la richesse. Enfin, sur l'aile de droite, on voit la réaction d'Eve qui goûte aux trois plaisirs et en choisi, au malheur de l'humanité, la dernière. La seule chose à laquelle elle ne goûte pas est, hélas, la sagesse.
Les images sur les panneaux assemblés pour former le paravent sont collées en morceau, comme s'il s'agissait des détails d'une histoire perdue et oubliée qu'on doit reconstituer en rassemblant les morceaux cassés à la manière d'un archéologue.
L'or sur le paravent, contrairement aux triptyque avec les moines syriens, n'est pas un ornement mais il est appliqué plutôt comme s'il était de la saleté ou de la poussière dont il faut nettoyer l'objet pour découvrir l'histoire, en mettant le spectateur à la place d'un restaurateur qui doit dont se débarrasser de cette saleté d'or pour découvrir une histoire apocryphe.
.
La jeune fille et le poisson rouge
Ce conte que j'ai publié dans la revue Qantara raconte la rencontre entre une jeune fille musulmane et un poisson magique. Tout comme celui que l'on connaît déjà dans d’innombrables version de contes populaires ou savants, arabes ou européens, le petit poisson réalise le vœu de la jeune femme qui souhaite partir en bateau. On ne sait pas où elle vit ni vers où elle souhaite aller, ni la raison pour laquelle elle veut partir. Elle est placée dans un espace vide ou la terre est représentée par un jaune presque mono-chrome. Le jaune de la terre aride et solitaire est contrasté par les vagues stylisées de la mer qui l'entourent et, comme un tourbillon s’apprêtent à l'engloutir.
Ce conte que j'ai publié dans la revue Qantara raconte la rencontre entre une jeune fille musulmane et un poisson magique. Tout comme celui que l'on connaît déjà dans d’innombrables version de contes populaires ou savants, arabes ou européens, le petit poisson réalise le vœu de la jeune femme qui souhaite partir en bateau. On ne sait pas où elle vit ni vers où elle souhaite aller, ni la raison pour laquelle elle veut partir. Elle est placée dans un espace vide ou la terre est représentée par un jaune presque mono-chrome. Le jaune de la terre aride et solitaire est contrasté par les vagues stylisées de la mer qui l'entourent et, comme un tourbillon s’apprêtent à l'engloutir.
Le jeune femme part donc et se retrouve seule sur mer dont les vagues menaçantes recouvrent déjà le deux-tiers de l'image. A ce moment, deux militaires dont on ne voit que le buste et les épaules imposantes, du bord d'un navire de garde-côte s’aperçoivent de son petit bateau. On comprend aussi qu'elle n'est pas la première femme à partir ainsi. Ils les conduisent dans une salle d'interrogatoire où, ligotée à une chaise, sous la menace du corps effrayant de l'officier, elle accepte de les aider à mettre fin à la fugue miraculeuse des jeunes femmes. On la retrouve au bord de la mer en appelant le poisson. Celui-ci, tout comme les autres petits poissons magiques, sera pêché par une gigantesque file de pêche.
Dans l'installation les disques sont accrochés sur un tige en bois, à l'aide de fils et d'anneaux en laiton. Ils bougent et tournent et émettent des sons qui rappellent le bruit de la mer. Quand on retourne un disque, on voit la couleur bleue profonde de la mer.
La manière dont j'ai assemblé l'objet pour laquelle je me suis inspirée de la technique que j'utilise pour créer des bijoux, fait écho à l’association qui existe entre les contes, les histoires et les perles qui se lient et se nouent à l'infini.
En même temps, le côté décoratif de l'objet est censé d'attirer l'attention sur la contradiction qui existe entre un plaisir esthétique et la gravité du sujet dont traite l'objet.
La manière dont j'ai assemblé l'objet pour laquelle je me suis inspirée de la technique que j'utilise pour créer des bijoux, fait écho à l’association qui existe entre les contes, les histoires et les perles qui se lient et se nouent à l'infini.
En même temps, le côté décoratif de l'objet est censé d'attirer l'attention sur la contradiction qui existe entre un plaisir esthétique et la gravité du sujet dont traite l'objet.