Quelques peintures à l'encre et à l'aquarelle s'inspirant de l'univers pictural des miniatures persanes, turques et arabes tout mettant en scène des thématiques contemporaines qui concernent tout particulièrement le monde arabe. J'ai exploité ici des questions sociales et politiques telles que la situation de la femme, le drame des réfugiées, des images violentes de la guerre et du terrorisme transmises par les médias. Tout cela, en mettant l'accent sur la contradiction entre notre perception esthétisante de la réalité en 'habillant' ces thèmes tragique en couleur douces, vives et gaies.
Anti-trinité
Ce triptyque se compose de trois peintures en grand format (50 x 70 cm). Celle de milieu montre le Christ crucifié, celle de gauche représente un terroriste avec une mitraillette à la main et celle de droite montre une femme mendiante avec un panneau sur lequel la phrase J'ai faim est gravée en onze langues différentes. Les personnages se noient dans un décor ornemental, très riche en motifs et en couleurs, se composant de mosaïques, tout comme sur mes panneaux calligraphiés. Eux-mêmes sont habillés en couleurs gaies : le Christ porte un caleçon rouge avec des motifs de petits pois en blanc, le terroriste porte un manteau et un turban rose pale couverts de motifs floraux et même sa mitraillette est décorée avec de petites fleurs roses. Enfin, la mendiante est habillée en orange, avec un foulard violet sur la tête. Ses vêtements sont entièrement couvert de petites fleurs lilas.
Il ne s'agit pas d'une moquerie des symboles religieux. Au contraire, je tente de dénoncer des idées malsaines qui s’enracinent dans une mauvaise interprétation de certains principes religieux et qui aboutissent à des cultes abominables : celles de la souffrance, de la violence et de la misère.
Dans l'art chrétien, il existe, en effet l'esthétisation et le culte de la souffrance qui se manifeste tout particulièrement dans l'image du Christ. Les couleurs vives et gaies, rappelant aussi l'industrie moderne de la mode ainsi que les motifs presque enfantins et son environnement surchargé d'ornements donne un aspect caricatural à l'idée de cette esthétisation perçue au premier degré. Il en va de même pour la figure du terroriste habillé en rose et la mendiante plutôt bien nourrie portant de jolis vêtements propres. Je tente de remettre en question notre manière d'utiliser et de percevoir les images montrant la violence et la pauvreté mais par lesquelles, nous sommes surtout touchés grâce au talent de l'artiste, le photographe notamment qui arrive à créer de belles compositions efficaces, à capter des visages sensibles et touchants. Dans ce triptyque, j'ai tenté de mettre en relief l'absurdité de l’esthétisation des choses abominables.
Il ne s'agit pas d'une moquerie des symboles religieux. Au contraire, je tente de dénoncer des idées malsaines qui s’enracinent dans une mauvaise interprétation de certains principes religieux et qui aboutissent à des cultes abominables : celles de la souffrance, de la violence et de la misère.
Dans l'art chrétien, il existe, en effet l'esthétisation et le culte de la souffrance qui se manifeste tout particulièrement dans l'image du Christ. Les couleurs vives et gaies, rappelant aussi l'industrie moderne de la mode ainsi que les motifs presque enfantins et son environnement surchargé d'ornements donne un aspect caricatural à l'idée de cette esthétisation perçue au premier degré. Il en va de même pour la figure du terroriste habillé en rose et la mendiante plutôt bien nourrie portant de jolis vêtements propres. Je tente de remettre en question notre manière d'utiliser et de percevoir les images montrant la violence et la pauvreté mais par lesquelles, nous sommes surtout touchés grâce au talent de l'artiste, le photographe notamment qui arrive à créer de belles compositions efficaces, à capter des visages sensibles et touchants. Dans ce triptyque, j'ai tenté de mettre en relief l'absurdité de l’esthétisation des choses abominables.
Options
Ces trois tableaux, mesurant 30 x 40 cm seront disposés également en forme de triptyque, sur bois. Tout comme dans l'histoire de la jeune fille et le poisson rouge, le thème tourne autour du sort des femmes vivant sous un régime autoritaire, dans un environnement oppressant et dont la seule option est l'émigration.
Parmi les trois choix qui s'offrent à elle : vivre sans voix, opprimée, le visage caché comme une esclave, combattre et finir assassinée ou partir mais être bloquée par la clôture, aucun ne la sauve. Dans les trois peintures, j'ai délibérément repris des motifs et des thèmes de l'art de la miniature persane et turque.
Dans le premier tableau, intitulé L'intrus, j'ai repris des motifs et des couleurs du jardin idéalisé dans la peinture persane qui sert si souvent de décor à des scènes d'amour ou de courtoisie. Mais ici, un énorme corps masculin répugnant mais aussi ridicule grâce à son caleçon rouge à petites fleurs, occupe presque la moitié du décor. Tel un intrus, il se glisse dans ce paysage pour que la petite femme au corps délicat et nu et au visage caché par la burqa puisse lui masser les pieds roses et poilus, telle une esclave sexuelle.
Le tableaux du milieu fait référence à une miniature ottomane du XVe siècle, bien connue qui représente le sultan Mehmet II sentant une rose qu'il tient dans sa main droite tandis que dans sa main gauche,on voit un mouchoir blanc. Le mouchoir blanc, depuis l'époque sassanide, c'est-à-dire, depuis aussi tôt que le IIIe siècle était le symbole de l’autorité politique dans l'iconographie islamique. La miniature de Nakkaş Sinan Bey est émouvante dans la mesure où l'homme politique, extrêmement puissant et gros tient dans sa petite main délicate une rose tout aussi délicate pour montrer à quel point il est sensible aux beautés éphémères et à l'art.
J'ai remplacé le mouchoir blanc faisant une allusion subtile à son pouvoir par la tête décapitée d'une combattante qu'il balance et la tenant par une tresse de cheveux. Cette image a été inspirée par des photos d'une extrême violence qui circulaient sur l'Internet montrant un guerrier de Daech avec la tête décapitée d'une combattante kurde.
L’arrière-plan vert et lumineux avec des petites feuilles tombantes évoque toujours l'endroit idyllique des jardins orientaux, tout comme sur la dernière image où les femmes en fuite se trouvent confrontées à la clôture bloquant leur chemin. Une clôture qui existe réellement et qui a été construite pour la première fois par les autorités hongroise à la frontière sud-est du pays.
Parmi les trois choix qui s'offrent à elle : vivre sans voix, opprimée, le visage caché comme une esclave, combattre et finir assassinée ou partir mais être bloquée par la clôture, aucun ne la sauve. Dans les trois peintures, j'ai délibérément repris des motifs et des thèmes de l'art de la miniature persane et turque.
Dans le premier tableau, intitulé L'intrus, j'ai repris des motifs et des couleurs du jardin idéalisé dans la peinture persane qui sert si souvent de décor à des scènes d'amour ou de courtoisie. Mais ici, un énorme corps masculin répugnant mais aussi ridicule grâce à son caleçon rouge à petites fleurs, occupe presque la moitié du décor. Tel un intrus, il se glisse dans ce paysage pour que la petite femme au corps délicat et nu et au visage caché par la burqa puisse lui masser les pieds roses et poilus, telle une esclave sexuelle.
Le tableaux du milieu fait référence à une miniature ottomane du XVe siècle, bien connue qui représente le sultan Mehmet II sentant une rose qu'il tient dans sa main droite tandis que dans sa main gauche,on voit un mouchoir blanc. Le mouchoir blanc, depuis l'époque sassanide, c'est-à-dire, depuis aussi tôt que le IIIe siècle était le symbole de l’autorité politique dans l'iconographie islamique. La miniature de Nakkaş Sinan Bey est émouvante dans la mesure où l'homme politique, extrêmement puissant et gros tient dans sa petite main délicate une rose tout aussi délicate pour montrer à quel point il est sensible aux beautés éphémères et à l'art.
J'ai remplacé le mouchoir blanc faisant une allusion subtile à son pouvoir par la tête décapitée d'une combattante qu'il balance et la tenant par une tresse de cheveux. Cette image a été inspirée par des photos d'une extrême violence qui circulaient sur l'Internet montrant un guerrier de Daech avec la tête décapitée d'une combattante kurde.
L’arrière-plan vert et lumineux avec des petites feuilles tombantes évoque toujours l'endroit idyllique des jardins orientaux, tout comme sur la dernière image où les femmes en fuite se trouvent confrontées à la clôture bloquant leur chemin. Une clôture qui existe réellement et qui a été construite pour la première fois par les autorités hongroise à la frontière sud-est du pays.
Rose et résistante, encre et gouache sur papier, 40 x 30 cm
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