Dessiner Dieu
Cette petite séquence narrative joue avec l'idée, si rependue dans la culture soufie et dans les arts islamiques, que l'écriture peut être à la fois le signifiant et le signifié. Le corps humain, les branches des arbres, ou encore des compositions plus complexes peuvent prendre la forme de lettres ou de mots.
Dans cette petite bande dessinée, les éléments picturaux forment des mots correspondant à huit des quatre-vint-dix-neuf noms de Dieu afin de suggérer sa présence cachée dans le monde visible.
Dans la première image, les quatre vieillards (moines ou soufis) forment les lettres du mot Allah. Le ha, la dernière lettre est formée par celui de gauche : en train de planter une graine. Tandis que les trois autres qui assistent à cette cérémonie, forment les lettres alif et deux lam, avec un petit oiseaux en vol au dessous de leur têtes pour former la shadda. Les images suivantes, montrant l'arbuste pousser jusqu'à ce qu'il devient un pommier majestueux avec des pommes bien rouges et mures, chacune d'entre elles forment des noms de Dieu : hu, rabb, al-akhir, Allah (Il, Seigneur, le Dernier, le Dieu). Les pommes tombent enfin et les animaux qui viennent les admirer ou y gouter, forment, eux aussi, des noms de Dieu : al-hayy, le Vivant et al-qawi (le Puissant). La grosse pomme est enfin cueillie par un des vieillard qui, pendant que l'arbre pousse, a fait pousser la barbe bien longue formant le boucle de la lettre ha du mot huwwa, Lui, c'est-à-dire Dieu, avec son dos courbé dessinant le reste de la lettre, tandis que la pomme et ses jambes forment la lettre waw.